Apprenez l'art de stacker des overdrives, saturations, compresseurs et effets temporels, et découvrez les secrets du...
L'art de stacker des pédales
Bonjour et bienvenue dans l’atelier de TAMPCO ! Vous avez peut-être déjà l’habitude de cumuler les pédales d’effet pour obtenir le son qui vous intéresse, mais avez-vous réfléchis à la bonne façon de le faire ? Bien entendu, il n’existe pas de règle universelle, mais je souhaite quand même étudier le sujet du stacking avec vous. Qu’est-ce que c’est, et comment bien stacker ? C’est ce que nous allons voir aujourd’hui.
1. Stacking et gain staging
Stakcer, veut dire littéralement empiler en anglais. L’idée de base est simple : activer à la suite deux effets du même type ou plus, généralement des effets de gain. En cumulant les effets, on viendra enrichir le son de guitare afin de lui donner une couleur et une texture toute particulière.
Très souvent, nous cherchons un moyen de reproduire le son d’un ampli à lampes poussé, mais à bas volume. Beaucoup de pédales se targuent de proposer la solution ultime à cette problématique, et certains outils dédiés comme les atténuateurs de puissance permettent effectivement de faire travailler les amplis sans déranger les voisins.
Pourtant, ce ne sont pas vraiment des réponses universelles à cette problématique. La raison pour laquelle les amplis à lampes donnent un rendu aussi riche est avant tout la façon dont les différentes lampes sont agencées. Bien souvent, chacune amène un petit peu de saturation et vient pousser la suivante dans ses retranchements, jusqu’aux lampes de puissance. Chacune amène alors son caractère, et les filtres et réglages viennent affiner la réponse globale de l’ampli.
Il s’agit donc de cumuler les étages de gain : plusieurs fois une saturation légère donnera donc un bien meilleur rendu qu’une seule pédale à fond ! C’est ça la véritable essence du stacking : apprendre à bien gérer l’enchaînement de gains et de volumes pour permettre une réaction idéale. Dans un ampli, le circuit est relativement figé, et on ne retrouve souvent qu’un gain, un volume, et parfois un master. Lorsqu’on stacke des pédales de saturation, c’est à nous d’ajuster plusieurs gains et volumes. C’est ce qu’on appelle le gain staging. Bien souvent, baisser le gain et stacker plusieurs pédales permet d’éliminer du bruit et de conserver une excellente dynamique !
2. Seulement pour du gain ?
Vous l’aurez compris, le stacking concerne majoritairement les pédales d’overdrive, distorsion et autres boost. Sur ce point, je vous recommande vraiment de tester le cumul de vos effets actuels en commençant par le plus resserré et agressif et en terminant par celui avec le moins de saturation et la bande passante la plus large possible. Par exemple, ma Tone Oven est idéale en fin de chaîne pour cette raison. Elle amène une certaine douceur qui vient compléter les saturations placées en amont. C’est l’intérêt des overdrives transparentes en général, et cela explique pourquoi beaucoup de guitaristes utilisent une Klon Centaur toujours allumée en fin de chaîne, comme un préamplificateur qui sert à la coloration.
On parle assez peu du stack de modulation pour une raison simple : cela a tendance à rendre le son brouillon et baveux. Rares sont les modulations qui se cumulent bien les unes aux autres ! Bien souvent, on les utilisera placées en parallèle, mais je garde ça pour un futur article. En revanche, stacker delay et reverb amène une véritable présence, la reverb agissant comme nappe de fond tandis que le delay conserve la curiosité de l’oreille des auditeurs. En musique ambient et shoegaze, stacker deux reverbs permet de créer des espaces virtuellement immense, comme des cavernes et des cathédrales dans lesquelles le son ne semble jamais s’estomper. Enfin, cumuler deux effets de delay génèrera des éléments rythmiques qu’il est impossible d’obtenir avec un delay simple.
Le compresseur est également un effet favorable au stacking, ce n’est pas pour rien que Origin Effects fabrique le Cali76 Stacked ! Utiliser deux compresseurs d’affiler autorise un contrôle fin de la dynamique. Le premier peut être un compresseur lent pour gonfler le son, et le deuxième un limiteur qui gèrera les transitoires. A l’inverse, utiliser un compresseur rapide pour générer des effets de pompe et un deuxième plus lent comme leveler donnera un son plus travaillé, presque qualité « studio », parfait pour les basses ou pour des guitares claires à la Cory Wong (Vulfpeck). Rien n’empêche d’ailleurs de cumuler saturation et compresseur pour une gestion précise du sustain.
3. L’importance de l’ordre
Je vous en parlais à l’instant avec les compresseurs, mais l’ordre a une importance cruciale ! Très souvent, on retrouvera un préampli, un boost ou une overdrive transparente en fin de chaîne, en « always-on ». Cela peut être par exemple une Klon Centaur, un Xotic EP Booster ou ma toute nouvelle Singer Overdrive, conçue vraiment comme un outil de stacking idéal. Elle a en effet un son relativement transparent avec une belle douceur et un gain relativement faible.
Pourtant, rien n’empêche de placer votre booster en amont de pédales de saturation, c‘est là que l’égaliseur actif de la Singer prend tout son sens : en boostant les mediums et en baissant les basses, elle donnera un son tranchant et nerveux parfait pour pousser les pédales suivantes dans leurs retranchement. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la Tube Screamer est régulièrement utilisée pour attaquer des amplis high gain dans le metal : réglée avec un gain au minimum et un volume au maximum, elle agit comme un boost et un égaliseur plus que comme une véritable saturation. Pourtant, c’est elle qui amène toute la précision et l’attaque nécessaire à ce style !
Que vous jouiez avec deux pédales de saturation ou plus, il est essentiel de tester différentes combinaisons pour trouver celle qui marche le mieux pour vous. Je vous proposais de démarrer de la pédale la plus saturée à la moins saturée, mais vous pouvez tout à fait faire l’inverse, ou même placer une pédale high gain en milieu de gain pour venir la booster en amont ou la calmer en aval avec des pédales plus sages.
Il est également tout à fait possible de stacker des fuzz avant des overdrives pour obtenir un son sustain très chaud, mais également après, pour avoir au contraire une destruction pure et simple du signal de guitare. Il n’existe en réalité aucune règle, et c’est à vous de découvrir le chaînage idéal.
J’espère que ce court article vous aidera à mieux comprendre les subtilités du gain staging et du stacking, et que vous vous amuserez à essayer les différentes combinaisons que cela permet ! Amusez vous avec des effets temporels pour créer des nappes, des ambiances ou des textures uniques et intéressantes, ou des compresseurs pour donner un rendu bien produit à votre son. Enfin, gardez en tête que le stack d’effet de saturation, le plus courant, vous forcera souvent à garder un gain bas et à expérimenter avec l’ordre de vos saturations. Le gain staging est la clef, apprenez donc à gérer le gain et le volume de vos effets pour en obtenir le meilleur ! Si vous avez trouvé votre combinaison favorite, laissez-la en commentaire !
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