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Les différents types d'overdrive

L’overdrive est assurément l’effet indispensable au guitariste électrique, et se déclinent en conséquence en une multitude de variantes. Que vous cherchiez votre prochaine acquisition ou que vous ayez lu l’article consacré aux différents types de saturation, vous êtes au bon endroit ! Le but ici est de se focaliser sur cet effet absolument essentiel de l’arsenal du guitariste afin de déterminer quel type d’overdrive vous convient le mieux. Explorons ensemble les différentes catégories d’overdrive, leurs différences sonores ainsi que leurs principaux représentants.

1. L'overdrive mid-boost

C’est la catégorie d’overdrive la plus répandue et dans laquelle on retrouve les premiers circuits comme la Boss OD-1, mais également l’Ibanez Tube Screamer et ses dérivées. Comme leur nom l’indique, ces overdrives ont tendance à couper les basses et à accentuer les fréquences mediums de l’instrument, dans l’objectif de compenser la perte de mediums naturelle des amplificateurs sans que le son ne devienne trop boueux. Ces pédales sont parfaites pour booster un ampli qui est au bord de la saturation ou comme complément à une pédale de saturation plus large spectre comme l’overdrive transparente ou full-range. C’est la catégorie préférée des joueurs de blues rock, mais elle a tendance à trop marquer le son.

2. L'overdrive transparente

La plus grande représentante du genre est bien entendu la Klon Centaur, inventée par Bill Finnegan en 1994 et largement popularisée par John Mayer ! A l’inverse des mid-boosts, le terme d’overdrive transparente vient du fait que la pédale permet de conserver beaucoup plus de dynamique que la plupart de ses consœurs. On garde alors les sensations de jeu et l’attaque des cordes au lieu d’aplatir le son. Une autre référence, la préférée des guitaristes de Nashville, est la Nobels ODR-1. Plus baveuse que la Klon, elle a un côté légèrement plus sombre et agressif, avec une saturation plus caractéristique et moins claire. Plus récemment, la Greer Amps Lightspeed conserve encore plus de basses et réduit la quantité de saturation disponible pour un résultat encore plus naturel. On retrouve parfois même les overdrives low-gain dans cette catégorie. Pourtant les trois modèles que je viens de citer sont sensiblement différents et n’opèrent pas de la même manière, et le terme d’overdrive transparent est devenu un gigantesque argument marketing auquel je m’attaquerai dans un prochain article.

3. L'overdrive high gain

Certaines overdrives conservent une bonne dynamique malgré une réserve de gain élevée, et flirtent même avec la distorsion. Si vous cherchez une overdrive capable de compléter à elle seule le son clair de votre amplificateur tout en tapant dans un registre hard-rock, jetez un œil du côté de la Fulltone OCD ! Cette overdrive est reconnue comme l’une des meilleures de sa catégorie, et garde un son relativement moderne. Si vous souhaitez un son plus ouvert et plus dynamique tout en ayant une grosse dose de saturation, la Suhr Riot est tout indiquée. Au contraire, pour un son plus vintage et crasseux, la Crowther Audio Hot Cake est une alternative intéressante, et fait naturellement saturer ses composants sans avoir besoin de diodes de clipping. Les diodes de quoi ? Si vous ne savez pas ce dont je parle, jetez un œil à cet article qui vulgarise le fonctionnement électronique de nos saturations. Cette catégorie parlera plus aux joueurs de rock et hard-rock.

4. L'overdrive low gain

De l’autre côté du spectre, on retrouve les overdrives low-gain. Celles-ci ont logiquement moins de gain qu’une overdrive classique et serviront plutôt comme outil pour ajouter une couleur particulière dans le son. La saturation est bien plus progressive et moins marquée, et elles aiment tout particulièrement être placées en fin de chaîne. Dans cette catégorie, on retrouve la Marshall Bluesbreaker, là encore utilisée par John Mayer, mais également la Paul Cochrane Timmy qui essaye de se rapprocher du son d’un amplificateur légèrement crunch. Plus récemment, la Browne Amplification Carbon est un ajout intéressant à cette liste, avec sa très faible distorsion et son effet plus projet d’un correcteur de tonalité que d’une réelle saturation. Elle est idéale en tant que boost. Etant donné l’utilisation de ce style d’overdrive, les guitaristes jazz en seront friands, mais rien n’empêche de la jouer combinée avec une overdrive plus agressive en amont pour d’autres styles. Superposer deux saturations pour obtenir un son plus riche, c’est ce qu’on appelle le stacking !

5. L'overdrive full-range

Une overdrive full-range a la particularité de saturer l’ensemble du spectre audio, et de ne pas chercher à retirer les basses ou à accentuer les mediums particulièrement, ce qui donne un son plein avec plus de corps. Dans ce style, on pourra citer la Xotic BB Preamp et sa concurrente, la Crayon d’Electro-Harmonix. Plus récemment, la DRV de 1981 Inventions s’inspire de la distorsion Proco RAT et l’améliore en permettant une meilleure gestion de la saturation, plus douce. Ces pédales sont parfaites pour les joueurs de blues qui cherchent à changer de la traditionnelle overdrive mid-boost.

6. L'overdrive "preamp" et les amp-in-a-box

Ah là là, les pédales de préamp ont la vie dure ! Avec pour objectif de répliquer le fonctionnement et le timbre d’un véritable amplificateur, elles sont pourtant souvent mal comprises et utilisées, et sont souvent embellies par des stratégies marketing douteuses. Bien réalisées, elles permettent pourtant de concentrer dans un petit format des sons très variés et sont souvent beaucoup plus typées que les autres saturations, avec des sons qui rappellent de véritables amplis - on citera par exemple la Zvex Box of Rock. Souvent, les pédales de preamp disposent des mêmes réglages d’égalisation basse/medium/aigu qu’un amplificateur traditionnel, comme sur la vieille Marshall Guvnor. Enfin, si vous êtes adeptes d’un son de guitare moderne ou metal, les Revv G2, G3 et G4 ainsi que la Friedmann BE-OD sont des incontournables. Ces pédales ne sont à mon avis pas adaptée à des débutants, car elles sont souvent plus complexes à maitriser. Pour les guitaristes éclairés qui cherchent réellement à avoir un deuxième canal d’amplificateur grâce à un préamp, jetez un œil à ceux équipés de lampes.

7. L'overdrive à lampes

Cette catégorie un peu à part est assez spéciale, car les overdrives à lampes utilisent un véritable tube à vide d’amplificateur ! Malheureusement, comme les pédales de préamp, les équipes marketing sont à peu rapides à annoncer que ces pédales sont des reproductions parfaites d’amplis mythiques… Là encore, le son varie beaucoup d’une pédale à une autre. On peut obtenir un son crade presque fuzzy lorsque la lampe est sous-alimentée, comme dans la Walrus Silt Fuzz, à un son bien plus proche d’une véritable overdrive d’ampli avec la B.K. Butler Tube Driver, utilisée notamment par David Gilmour. Enfin, certaines pédales à lampe utilisent réellement un circuit digne d’un amplificateur, comme la Effectrode Mercury Fuzz sur laquelle j’ai eu l’honneur de travailler. Ces pédales sont souvent plus chères et ont parfois besoin d’une alimentation spécifique, je les déconseille donc aux débutants. Cependant, leur son est inimitable avec des circuits à transistor classique, et si vous savez que c’est ce timbre que vous cherchez, foncez !

Chacun a un peu sa propre façon de ranger les overdrives, j’espère que cet article fait un tour suffisamment exhaustif pour guider les amateurs et les confirmés dans le choix de leur outil sonore. N’hésitez pas à laisser un commentaire pour partager – respectueusement – votre avis !

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